La cœlioscopie a révolutionné la chirurgie ces dernières années par son caractère mini-invasif.
Elle apporte, en plus du bénéfice esthétique, un réel confort post-opératoire.
En effet, cette technique chirurgicale permet une agression moindre de la paroi abdominale et des saignements moins importants. La récupération est donc plus facile et les risques de complications pariétales (éventrations et abcès de paroi notamment) moins importants.
Cette voie d'abord chirurgicale a initialement été développée pour la chirurgie gynécologique et digestive. En 1987, Philippe Mouret, chirurgien lyonnais, réalise la première ablation de la vésicule biliaire par coelioscopie. Dès lors, la coelio-chirurgie devient une réelle alternative à la chirurgie ouverte.
Les débuts en urologie remontent à 1993 avec les premières néphrectomies coelioscopiques.
Peu à peu, cette technique s'est développée avec la chirurgie des varicocèles (varices scrotales), des glandes surrénales, jusqu’à aller à l’ablation de la prostate voire de la vessie.
Afin d’opérer, nous utilisons plusieurs trocarts (tubes permettant le passage des instruments opératoires).
Le premier est mis en place en réalisant une petite incision de 1,5 à 2 cm et permet le passage de l’optique (camera permettant la vision). Ces cameras se sont améliorées avec le temps et nous utilisons actuellement des cameras haute definition.
Par ce trocart, nous gonflons le ventre avec du gaz (CO2). Il s’agit d’un gaz non inflammable, incolore et diffusible ce qui permet son elimination très rapide en fin d’intervention.
Une fois le ventre gonflé d’autres trocarts sont mis en place par voie percutanée avec des incisions de 5 mm ou 1 cm. Ces trocarts permettent le passage de divers instruments comme une aspiration, des ciseaux, diverses pinces et également de nouveaux procédés de coagulation qui empêchent les saignements.
La glande surrénale est une glande profonde, proche du rein dans sa partie supérieure, et difficile d’accès.
L’ablation de la glande est justifiée, le plus souvent, par la présence d’une tumeur bénigne (non cancéreuse) qui sécrète des hormones générant des dysfonctionnements de l’organisme (hypertension artérielle par exemple).
Avant l’avènement de la coelioscopie, cette chirurgie était réalisée par voie ouverte avec une large incision sous les côtes. Les suites opératoires pouvaient poser des problèmes respiratoires et surtout des problèmes de douleur.
Maintenant, la voie coelioscopique permet l’ablation de la glande sans incision supplémentaire à celles utilisées pour la mise en place des trocarts.
La récupération post-opératoire est incomparable à la voie ouverte ainsi que les suites à court ou moyen terme.
Il s‘agit d’une malformation, congénitale ou acquise, qui se traduit par une dilatation du rein. Le canal entre le rein et la vessie comporte deux portions: une haute le bassinet ou pyélon puis une basse l’uretère. Entre les deux se trouve la jonction pyélo-urétérale. En cas de rétrécissement congénital (dès la naissance) ou acquis (rétrécissement créé par la presence d’une artère qui frotte et irrite la jonction avec le temps), l’urine s’évacue mal ce qui provoque une stagnation des urines au niveau du bassinet (pyélon). Cette stagnation est dangereuse car elle peut amener à la destruction du rein.
Le traitement consiste en une ablation de cette jonction malade et une suture bout à bout des deux segments de la voie urinaire en laissant en sécurité une sonde interne entre le rein et la vessie (sonde double J).
La coelioscopie a permis de rendre ce traitement mini-invasif avec une récuperation post opératoire rapide.
Le cancer de prostate est une tumeur qui peut se propager aux ganglions. L’enjeu lors de la prise en charge est parfois de savoir si ces ganglions sont malades ou non.
Pour cela, les ganglions ilio-obturateurs (entre la veine iliaque et le nerf obturateur) sont prélevés par voie coelioscopique.
Cela peut être réalisé avant une ablation de la prostate et ils sont analysés immédiatement ou avant un projet de traitement par radiothérapie et l’analyse sera alors différée.
Lors de la découverte d’une tumeur rénale, il peut-être réalisé une ablation totale de l’organe (néphrectomie totale) ou une ablation uniquement de la tumeur. Le choix entre l’une ou l’autre des techniques est fait en fonction de la taille et la situation de la tumeur.
En cas de néphrectomie, avant 1993, il était systématiquement nécessaire de réaliser une grosse incision sous les côtes (sous-costale) ou dans le dos (les lombes d’où le nom de lombotomie).
Cette intervention est encore quelquefois réalisée quand la tumeur est trop volumineuse ou si la veine rénale est envahie par la tumeur.
Cette grosse ouverture est délabrante et expose à un fort risque d’éventration. De plus, ces incisions sont douloureuses et limitent pendant 2 à 3 mois l’activité quotidienne.
Lors d’une ablation de la tumeur ou d’une petite partie du rein, l’intervention peut-être réalisée soit en coeliochirurgie soit en voie ouverte. La décision du choix de la voie d’abord dépend du siège de la tumeur et de sa taille.
En cas de coelioscopie, la tumeur est retirée et mise dans un petit sac. Une fois l’intervention terminée, le sac est sorti par l'incision utilisée pour l’optique qui est alors légèrement agrandie. Ceci permet l’absence de contre incision et une bien meilleure récupération post-opératoire.
Lorsque le choix de la coelioscopie est fait, l'intervention est la même que celle qui aurait pu être réalisée par voie ouverte et le bénéfice post-opératoire est donc total.
Parfois, du fait de la tumeur, le rein doit être retiré en totalité. Le choix se tourne alors de manière quasi exclusive vers la coelioscopie.
Une fois le rein retiré, il est mis dans un sac et une incision est réalisée à minima pour pouvoir retirer la pièce opératoire entière et permettre une parfaite analyse de la tumeur.
Le cancer de la prostate est le premier cancer de l’homme.
L’arsenal thérapeutique est vaste. Nous pouvons avoir recours à une surveillance active avec traitement différé, une radiothérapie externe, une curiethérapie ou une résection de prostate suivie d’un traitement par Ablatherm® (HIFU).
Le traitement chirurgical d’ablation de la prostate peut être réalisé par voie ouverte ou coelioscopique, robot-assistée ou non.
Le voie coelioscopique permet une excellente récupération post-opératoire, une diminution de la consommation d’antalgiques (traitement pour la douleur) et limite les pertes sanguines.
La chirurgie d’ablation de la prostate, quelque soit la voie d’abord utilisée (ouverte, coelio robot-assistée ou non), est hélas potentiellement délétère pour l’érection et de manière transitoire le plus souvent pour la continence.
L’amélioration des techniques opératoires permet cependant une amélioration des résultats fonctionnels.
Le prolapsus est une descente d’organes, c’est à dire une descente de la vessie, du rectum, de l’utérus voire même parfois de l’intestin au niveau du vagin.
La chirurgie du prolapsus peut être réalisée par voie vaginale ou coelioscopique.
Par voie vaginale, la mise en place de tissus prothétiques (prothèses encore appelées plaques) est plus délicate compte-tenu du risque infectieux et des potentiels problèmes de cicatrisation du vagin avec le corps étranger. Le risque de douleur lors des rapports sexuels (dyspareunie) est plus important.
La voie coelioscopique permet de traiter le prolapsus avec mise en place de filets encore appelés plaques qui remontent soit la vessie et éventuellement l’utérus (plaque antérieure), soit le rectum (plaque postérieure).
La voie coelioscopique permet d’obtenir d’excellents résultats anatomiques et durables grâce à l’utilisation de prothèses.
L’hospitalisation est de 2 à 3 jours et la récupération post-opératoire est très rapide.
Il est cependant nécessaire de ne pas soulever de poids ou de charges pendant 1 mois.