La dysfonction érectile est une pathologie complexe qui associe des pathologies organiques et une éventuelle emprise psychologique. Cette pathologie est très dommageable pour l’estime de soi et reste tabou. Elle a subi une révolution thérapeutique il y a quelques années avec l’arrivée des IPDE 5 et notamment de la fameuse "pilule bleue". La prise en charge chirurgicale a également nettement évolué avec le développement de prothèses péniennes sûres et efficaces.
Certaines fois, cette dysfonction érectile est liée à une angoisse de performance qui peut-être à l’origine des troubles du maintien de l’érection avec ou sans éjaculation prématurée.
La dysfonction érectile se traduit alors par des problèmes fluctuants avec les fameuses «pannes» et des situations érectiles normales.
Il y a souvent un contexte particulier tel qu’une séparation, une nouvelle compagne ou des relations extra-conjugales.
L’érection est liée à un afflux massif de sang au niveau de la verge. Lorsque des pathologies telles que le diabète, ou que le tabac bouchent les artères, l’apport en sang est insuffisant générant une simple tumescence de verge sans véritable érection voir rien.
C’est, par ailleurs, un marqueur d’une maladie qu’on appelle la dysfonction endothéliale, qui est une maladie générale pouvant avoir pour conséquence une obstruction d’autres artères :
L’artère pénienne étant la plus petite d’entre elles, la dysfonction érectile est le premier marqueur de la pathologie, et doit donc nous amener à organiser, pour nos patients à risque cardiovasculaire, un bilan complet comportant un ECG et une consultation auprès d’un cardiologue, voir une épreuve d’effort.
L’érection est influencée par l’imprégnation en hormone sexuelle masculine : la testostérone.
Cette hormone peut parfois baisser, en moyenne vers la cinquantaine, pour former le DLA = déficit androgénique lié à l’âge.
Il ne s’appelle pas «andropause» afin de ne pas le confondre avec la ménopause. En effet, ce trouble hormonal est très différent de ce que l’on rencontre chez les femmes avec notamment un caractère non obligatoire.
Les symptômes sont proches avec notamment des troubles de la libido, des troubles de l’humeur et parfois des bouffées de chaleur.
Certaines maladies sont pourvoyeuses de dysfonction érectile telles que la maladie de parkinson, les neuropathies diabétiques ou autre, comme la sclérose en plaque.
Cela peut également être lié à un traumatisme du nerf pudendal, ou de ses branches (nerf dorsal du pénis) que l’on peut rencontrer suite à une pratique excessive du vélo (tour de France par exemple !!)
TRAUMATISME DU NERF PUDENDAL lors d’une chirurgie d’une fracture du fémur : l’utilisation lors de l’intervention d’un contre-appui écrase le nerf dorsal du pénis lors de sa remontée le long de la branche pubienne. Cela est responsable de troubles transitoires de l’érection (1 à 2 ans en moyenne) avec l’obtention d’une tumescence de verge non maintenue à cause des troubles de la sensibilité de la verge.
CHIRURGIE DU PETIT BASSIN : la chirurgie du cancer de la prostate est connue pour ses désagréments sexuels. Cette conséquence est également rencontrée lors de la chirurgie du cancer de vessie et du rectum.
MEDICAMENTS : anti-hypertenseurs notamment mais également certains médicaments pour les troubles mictionnels de l’homme (inhibiteurs de la 5-alpha réductase : chibroproscar® ou avaodart®) ou des médicaments à visée neurologique.
Le traitement médical de la dysfonction érectile s’est simplifié avec les IPDE 5 dont le nombre ne fait que croitre avec 4 médicaments différents à ce jour. Les traitements physiques ont peu évolué avec notamment le VACUUM, peu utilisé en France et les injections intra-caverneuses de prostaglandine. La chirurgie de reconstruction vasculaire, chère aux Pr VIRAG et SARRAMON a disparu, au profit d’une amélioration considérable des prothèses péniennes.
Le traitement consiste à apporter de la testostérone sous forme de patchs, de comprimés ou d’injections mensuelles.
Le traitement hormonal substitutif va permettre de retrouver un élan vital, une forme physique et psychologique assez rapidement. En revanche, concernant l’érection, cette amélioration est secondaire et il faut, au départ, prendre un traitement non spécifique de la dysfonction érectile : IPDE5.
Ce traitement doit nous amener à surveiller de près la prostate, qui se développe grâce à cette hormone. La testostérone ne va pas déclencher un cancer de prostate. En revanche, si celui est latent, il peut alors se réveiller d’où la nécessité d’un contrôle étroit du PSA (protéine sanguine révélatrice des cancers de prostate).
- MEDICAMENTS = IPDE5
Ces médicaments peuvent être pris soit 15 à 45 minutes avant le rapport sexuel (VIAGRA®, CIALIS®, LEVITRA®, SPEDRA®) soit au quotidien à dose filée (CIALIS®).
Dans tous les cas, ces médicaments sont des facilitateurs de l’érection. En gros, il faut une stimulation sexuelle sans quoi rien ne se passe...
Ils ne sont pas remboursés par la sécurité sociale mais pris en charge par certaines mutuelles.
La prise à la demande est privilégiée si les rapports sont programmés et surtout peu fréquents. La prise quotidienne sera plus avantageuse en cas de rapports fréquents (2 ou plus/semaine). Elle a pour avantage également de donner plus un caractère naturel et non contraint de l’érection.
- VACUUM
Il permet par un effet ventouse d’attirer du sang dans la verge puis de le piéger par un garrot placé à la racine du pénis.
Ce système est très efficace, onéreux au départ (250€ environ) puis rentable à long terme car une fois l’investissement initial fait aucune dépense nouvelle n'est nécessaire en dehors peut-être du gel assurant l’étanchéité.
- INJECTIONS INTRACAVERNEUSES DE PROSTAGLANDINES
Il s’agit d’une injection faite par le patient lui même, sur le côté de la verge. L’érection est obtenue en une quinzaine de minutes, y compris en l’absence de stimulation sexuelle.
L’érection est parfois prolongée, pouvant durer une à deux heures.
Cette solution est choisie en cas d’échec du vacuum et des IPDE 5, ou parfois d’emblée, après chirurgie de la prostate, de la vessie ou du rectum.
- GEL DE PROSTAGLANDINE INTRA-URETRAL
Cela consiste à instiller dans le méat de l’urètre du gel à base de prostaglandines. L’érection est obtenue spontanément sans pour autant avoir de stimulation sexuelle. Ce système est en cours de commercialisation en France et s’appellera VITAROS®.
- PROTHESE PENIENNE
Elle est une solution de dernier recours car aucun retour en arrière n’est possible.
Cela consiste à mettre dans les deux corps caverneux de la verge des réservoirs qui vont se remplir d’eau lorsqu’on le souhaite, en appuyant sur une pompe située dans les bourses sous la peau.
La sensibilité de la verge est identique permettant de conserver le même plaisir et des éjaculations également.
Avec tout cela, on doit facilement trouver son bonheur et retrouver l’estime de soi.